Nos céréales face à la crise du blé nous rappellent qu'il est temps de ramener nos cultures dans nos assiettes.

Comment la culture se retrouve dans nos assiettes et crée par ricochet de la valeur ?
Prenons une table de petit déjeuner d’une famille lambda de la capitale ivoirienne.
Combien de produits relatifs à un petit déjeuner local y trouvons-nous ?
Combien de produits importés sont présents sur cette table ?
Beurre doux, pain de blé, croissant, corn flakes, poudre de chocolat…
Poussons ensemble une simple réflexion.
Est-ce parce que ces produits sont plus accessibles, plus pratiques, plus gouteux ou tout simplement meilleurs sur le plan nutritif que leurs équivalents locaux ?
La réponse semble la suivante : non car, nous avons localement des céréales, des mets traditionnels qui peuvent être des alternatives. Cependant, ils ne gagneraient en compétitivité que par une offre de proximité qui revisiterait de façon moderne et sans complexe nos petits déjeuners traditionnels.
A l’heure de la flambée des prix des produits de consommation importés, qui passent parfois du simple au double, n’est-ce pas le moment de revisiter le mil, le sorgho, la lentille, le haricot ou le soja qui poussent et se cuisinent depuis des siècles dans nos communautés traditionnels ?
A titre d’exemple, près de 450.000 tonnes de blé ont été importés par la Côte d’Ivoire en 2021. Pour pallier à la hausse des prix, le gouvernement ivoirien a choisi de suspendre les frais de douanes sur les importations de blé.
Cependant, on pourrait aussi suggérer que sous l’impulsion de champions nationaux et du gouvernement, ce chiffre soit réduit au profit de la production et de la transformation massives de céréales locales.
Soyons optimistes !
Notre table ivoirienne pourrait ressembler à cela : des boites de corn flakes à base de sorgho, du weetabix au mil pour en faire du déguê instantané, de la poudre de coco baca… Des « boulangeries » dédiés aux beignets locaux qu’on retrouverait chauds et frais tous les matins ! Imaginez un peu tout cela et dites-moi si la culture dans nos assiettes n’est pas non seulement une solution à la cherté de la vie actuelle, à la création d’emploi, à la création d’entreprises ivoiriennes florissantes, tout en valorisant les saveurs de chez nous !
Et nous ne parlons même pas encore du goûter des enfants... ;)
Poussons ensemble les initiatives existantes et développons de nouvelles !
